on
s'accroche on s'emporte
on
s'écorche on se déporte
on
se débat sauvages entre les mailles du
rythme
irrésistibles
lorsque nous nous miroitons l'iris
comme
ça
au
ralenti
ne
me dis pas ne me dis pas non qu'on ne peut pas
s'accorder
une danse au moins
(est-ce
que c'est ça, l'amour ?)
juste
une cabriole
mais
sans renverser nos verres
(est-ce
que c'est ça, l'amour ?)
et
après si tu veux
on
ne se parlera plus jamais
nous
ne serons pas désolés non nous ne serons pas
navrés
d'avoir été des monstres en apnée
le
temps d'un étourdissement
à
l'abri des sermons des absurdités des dictées
n'abusez
de l'ecstasy qu'avec modération
faire
la toupie, c'est dangereux pour l'acuité
#pascesoir
donne-moi
un peu
donne-moi
un peu de ta sueur
donne-moi
un peu de ce sucre qui dégouline
lancinant
tout
le long de ton cou
prête-moi
ces lèvres, juste un instant
entre
deux bpm
après,
promis, je retourne au bar
toi
tu goûtais paris, toi tu goûtais genève
toi
tu aimais te poudrer en stations l'hiver
toi
tu kiffais les soirs de blackout à new york
moi
je trottais dans les ruelles à lyon et ça
ça
c'était bien ça me suffisait
et
de toute façon, vous êtes toutes revenues
je
vous attendais là, bien sage
que
sera sera
mais un jour
lorsque
nous serons taillées tout encadrées
que
des mini-stagiaires en com nous siffleront à l'oreille
entre
deux cafés froids
que
nous avons perdu notre conjecture et que nous sommes vendues
on
leur soufflera que nous ne sommes vendues qu'à nous-mêmes
une
sorte d'auto-consommation
et
que ça a toujours été comme ça parce que nous parce que nous
parce
que nous sommes nées avec des paillettes en argent sur les cils
mais
ce soir je vais m'oublier dans tes je vais
te
susurrer des sortilèges à l'oreille
avec
une voix de vocodeur
spécialement
travaillée pour toi
spécialement
conçue pour que tu oublies
d'arroser
la flore et que tu te contentes
de
mes jeux de gonzesse
alors
je saute et tu sautes et je tu il nous vous elles
on
était venus pour ça de toute façon
on
était venus pour en découdre
compter
les points mais pas les perles
s'enfiler
des selfies juste pour le plaisir
de
les effacer ensuite
en
duckface, s'il te plaît
#yeuxplissésjouesrentrées
puis
nous trinquerons à la mémoire
de
katharine et d'audrey
ne
parlons pas des élections, ne parlons pas d'autre chose
(high)
que
du mix et de mes dreadlocks
ou
à la rigueur
de
la couleur du cocktail
nous
n'avons pas besoin de certitudes
et
si on danse (et
si on danse)
tu
auras ton trophée fluo
ta
glitter
ball
à toi rien qu'à toi
le
temps que tous ils nous voient bien
(comme
elle est beeeelle !)
et
puis chacun rentre chez soi
avec
du thé et des cookies
j'ai
un chat de toute façon
il
ronronnera pour moi s'il n'y a personne d'autre
et
j'écouterai des ragas pour me calmer
ou
peut-être talvin
je
regarderai la télé sans le son
et
je collerai d'autres mots sur les images
à
bombardement, je substituerai canicule
à
terrorisme, je substituerai mélanine
à
fatwa, je substituerai cunnilingus
et
les publicités me feront rire
surtout
les plus connes
mais
en attendant
on
pousse on repousse les contours
parce
que les contours sont moins intelligents que nous
je
te pousse et tu me sanctifies
tu
me pousses et je te tourbillonne
et
tu ne connais pas mon nom
et
je m'en fous
parce
que ce que j'aime en toi
c'est
que tu es là c'est tout
nous
n'avons pas besoin de la promesse d'une aube
pour
siroter la nuit
et
nul ne nous sauvera de nous-mêmes
et
nous n'assainirons pas nos audaces
et
que ça plaise ou non au videur
nous
entrerons et sortirons comme il nous chante
parce
que nous sommes dans les petits papiers de dieu
et
que dieu, ce soir, est aux platines
parce
qu'au septième jour, il fallait bien
que
ses créatures pétillent
A.K.